Billet de nécessité d’entre-deux guerres, Limoges

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Exemple haut en couleurs de billet de nécessité émis vers 1920 par la Chambre de Commerce de Limoges. D’une valeur de 50 centimes, ce billet donne à voir au recto le siège de la loge maçonnique du Cercle de l’Union et Turgot, le monument aux morts de la guerre contre la Prusse (1870-1871) et l’Hôtel de Ville. Au verso s’étale la perspective du quartier des Ponticauds entre le pont Saint-Etienne et la cathédrale de Limoges.

Lors de la Première Guerre Mondiale, l’inflation économique couplée à la réquisition des matières premières (à commencer par l’or et l’argent) engendra une complète dissociation de la valeur intrinsèque et de la valeur faciale du franc germinal. En effet, les ménages thésaurisèrent systématiquement les monnaies d’or et d’argent en leur possession, tandis que les banques et payeurs publics commencèrent à distribuer des monnaies de nickel. Mais ce nouveau franc, totalement fiduciaire, fut tellement boudé par la population, que les chambres de commerce locales durent émettre des bons papiers et des jetons en alu ou en fer afin de permettre aux commerces de survivre. Cette situation perdura jusqu’au remboursement total des bons et jetons par la Banque de France, et l’avènement du franc Poincaré.